Laurianne Thibeault propose de mieux comprendre comment le « nous » de La Détresse et l’Enchantement, par la jonction du « je » et du « non-je », rend possible une totalité nouvelle liant étroitement le destin de la narratrice à celui d’une communauté — parfois très large et diffuse — allant des Canadiens français du Manitoba jusqu’aux « errants à travers les siècles » en passant par les femmes et les Acadiens. L’analyse de divers passages où le « je » et le « nous » sont interchangeables dans l’autobiographie sera également le point de départ d’une réflexion sur la nature de ce lien avec l’Autre. Gabrielle Roy se fait-elle ainsi la porte-parole d’une collectivité ? Vise-t-elle plutôt la compréhension de sa propre identité en s’identifiant à son peuple aliéné?
Captation: Charlotte Biron
Montage: Charlotte Biron