Cette discussion s’est déroulée dans le cadre de la journée Réparer?… Comment? Avec quoi? La fiction élucidante comme méthode d’enquête. Cette journée visait à interroger la place et la fonction de la fiction dans des démarches de création qui exploitent la méthode de l’enquête et dont le projet – dissimulé ou révélé – est notamment d’offrir une réparation. Cette réparation se déroule sous le mode d’une contre-enquête critique (revoir l’issue des affaires fictives laissées sans résolution dans la littérature) ou encore elle se présente sous la forme du faux-documentaire cinématographique (il n’y a rien à réparer, le problème est un faux); cette réparation est judiciaire et, en cela, impossible par la littérature (un auteur de fiction n’a pas le pouvoir d’élucider un meurtre réel) ou encore elle formule un hommage, représente une consolation ou une dénonciation (comment la matière vive du réel s’articule en discours); cette réparation consiste à montrer que la violence vécue peut trouver une forme et un espace réjouissants, où elle peut se penser par le biais de questions esthétiques, éthiques et politiques, au service d’une réflexion en communauté de lecteurs et lectrices.
Captation: Alexandra Boilard-Lefebvre
Montage: Alexandra Boilard-Lefebvre